Je t’ai aimée bien tard

En cette fête de Saint Augustin (354-430), je ne résiste pas à la tentation de vous faire partager ce petit bijou, extrait des Confessions (X, 27 ss) :

Je t’ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle,
je t’ai aimée bien tard !
Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j’étais au-dehors,

et c’est dehors que je te cherchais ;
et sur la grâce de ces choses que tu as faites,
moi pauvre disgracié, je me précipitais !
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ;
elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,
si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !

Tu m’as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ;
tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ;
tu as répandu ton parfum, je l’ai respiré et je soupire maintenant après toi ;
je t’ai goûtée, et j’ai faim et soif de toi ;
tu m’as touché
et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi.

Quand j’aurai adhéré à toi de tout mon être,
vivante sera ma vie toute pleine de toi.
Mais maintenant, puisque tu allèges celui que tu remplis,
n’étant pas rempli de toi, je suis un poids pour moi.

Seigneur, aie pitié de moi.
Ah ! malheureux ! voici mes blessures, je ne les cache pas :
tu es médecin, je suis malade ;
tu es miséricorde, je suis misère.
Et mon espérance est tout entière uniquement
dans la grandeur immense de ta miséricorde.
Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux.
Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins,
ô charité, mon Dieu, embrase-moi !

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