La mort intime

Il faudra bien, un jour,
      apprivoiser la mort,
      celle qui fait mal,
      celle qui fait peur.

Il faudra bien, un jour,
la regarder en face,
      la mort impitoyable !
Et découvrir peut-être,
      comme à travers un voile,
la mort intime,
      et familière,
qui me sourit dans mon miroir
      chaque matin:
dans mes cheveux qui blanchissent,
dans mes traits qui s’alourdissent,
dans mon corps qui s’affaiblit
      et m’abandonne,
      peu à peu.

Regarde-la, mon âme,
      contemple-la !
Laisse-la te toucher
et doucement te caresser
      comme on caresse un nouveau-né !
Laisse-toi pénétrer
      de son mystère,
      de sa lumière !

Car tu as été baptisée
et sur toi désormais,
      la mort n’a plus aucun pouvoir.
Depuis le Jour du Fils de l’homme,
elle n’est plus l’Ennemie,
      la Faucheuse implacable;
mais elle est devenue,
      par la Résurrection,
la main tendue de Dieu
      qui m’invite à entrer
      dans Son intimité.

Loué sois-Tu, mon Seigneur,
pour notre sœur, la mort corporelle …

Élisée, 2003

Image par Free-Photos de Pixabay

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