Vous êtes allé à la messe dernièrement pour la première communion de votre neveu, et vous vous êtes posé plein de questions : pourquoi le prêtre est déguisé de la sorte ? pourquoi les gens s’assoient et se lèvent ? pourquoi on lit des textes vieux de deux mille ans (et plus) ? qu’est-ce que c’est que ce morceau de pain qui n’en est pas vraiment que le prêtre élève au-dessus de sa tête ? pourquoi on se serre la main au milieu de la cérémonie ? Et d’autres questions moins avouables : pourquoi y a que des vieux ? et pourquoi ils tirent la gueule ? pourquoi la personne censée aider l’assemblée à chanter chante elle-même aussi faux ? et surtout, surtout : mais qu’est-ce qui peut bien attirer les gens dans ce truc-là ????
Si vous avez eu de la chance (ça arrive), la célébration était plutôt belle, ça chantait bien, il y avait des jeunes, et le curé était sympa. M’enfin de là à revenir le dimanche suivant, faut quand même pas exagérer !
Et puis il y a des miracles (ça arrive aussi !) : la messe était moche et triste, le micro marchait mal, les vieux chevrotaient, et pourtant quelque chose vous a touché, obscurément, malgré toute cette pauvreté, et peut-être à cause d’elle. Quelque chose qui vous a travaillé suffisamment pour que vous décidiez d’y retourner, oh peut-être pas le dimanche suivant, mais un jour, en passant, furtivement …
C’est grave, docteur ?
Oui, c’est grave, et pour tout dire, le pronostic vital est engagé ! Mais dans le bon sens : vous n’êtes pas malade, vous êtes en voie de guérison. Vous ne perdez pas votre temps, vous entrez (petit à petit) dans l’éternité. Vous n’êtes pas fou, vous découvrez la sagesse de Dieu, qui est folie pour les hommes : car ce qui est folie pour Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes (1 Co 1, 25).
S’il y a tant de personnes âgées à la messe, c’est peut-être parce qu’elles ont plus conscience que les jeunes de leurs faiblesses et de leurs manquements. Si nous y sommes si peu nombreux, c’est peut-être parce que nous ne sommes pas là pour faire nombre, mais pour faire corps. Si la messe paraît parfois si triste, c’est peut-être parce que la vraie joie n’a pas grand-chose à voir avec le divertissement et l’exubérance.
Mais quel que soit le nombre des participants, et leur âge, que la liturgie soit belle ou non, que le prêtre soit sympa ou le pire des imbéciles, il se passe toujours à la messe quelque chose d’extraordinaire : DIEU EST LÀ ! oui, oui, il est là ! vraiment, réellement ! Et mieux encore : ce Dieu lointain et inaccessible devient tellement proche qu’IL MET SON CORPS ENTRE NOS MAINS ! Un truc de ouf, totalement gratuit, parfaitement immérité ! Ça devrait faire la une des journaux, et pourtant personne n’en parle.
Ce quelque chose qui vous a tant touché, c’est peut-être Lui …