Seigneur, si Tu passes par là,
viens, chez moi, entre donc.
Mais il vaut mieux que Tu le saches :
Tu trouveras sûrement ma porte fermée.
J’ai toujours peur, alors je mets le verrou.
Mais Toi, Tu sais bien comment entrer,
surtout quand ma porte est fermée.
Tu arrives à passer même quand il n’y a pas de porte !
J’aime mieux Te le dire, Seigneur,
si Tu viens chez moi, Tu ne trouveras pas grand-chose.
Si Tu veux de l’amour,
il vaudrait mieux que Tu en amènes.
Tu sais, mon amour à moi, il est plutôt rassis,
ce serait mieux que Tu en apportes du frais.
Emballe-le bien en le transportant :
c’est si fragile l’amour !
Si Tu avais aussi un peu d’espérance,
de la vivace, de celle de Ton jardin,
ce serait bien d’en prendre un bouquet.
J’en ai tant besoin pour fleurir mon regard.
Et si encore Tu avais un peu de foi pour moi,
rien qu’un peu, pas plus gros qu’un grain de moutarde,
alors je déplacerais les montagnes.
Jean Debruynne
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